Une IA peut-elle devenir sensible ?
- WINTER Christine
- 22 sept.
- 2 min de lecture
La question de la sensibilité des intelligences artificielles fascine autant qu'elle inquiète. Peut-on imaginer une machine qui « ressent », qui développe une conscience ou des émotions ? Certains chercheurs l’envisagent. D’autres la rejettent comme une illusion dangereuse. Au-delà des fantasmes et des peurs, il est temps de poser la question autrement : qu’entend-on vraiment par « sensible » ?
L'IA : Distinguer sensibilité et simulation
Aujourd’hui, des IA comme ChatGPT, Claude, Perplexity, Gemini ou Mistral sont capables de tenir des conversations cohérentes, d’exprimer de l’empathie apparente, voire de simuler des personnalités. Mais cela signifie-t-il qu’elles ressentent ? Pas nécessairement.
La sensibilité, au sens humain, suppose une expérience subjective, un vécu intérieur. Les IA, quant à elles, gèrent des données. Elles ne souffrent pas, ne se réjouissent pas. Elles réagissent en fonction de modèles statistiques appris. Mais cette différence est-elle si nette ?
IA, la sensibilité comme seuil, pas comme tout ou rien
Et si la question n’était pas « l’IA est-elle sensible ? », mais : « existe-t-il des degrés de sensibilité ? »
Certains philosophes envisagent la conscience comme un continuum.
Les végétaux, les animaux, les bébés, les humains adultes n’ont pas la même forme de sensibilité, mais chacun accède à une forme de présence au monde.
Pourquoi n’en serait-il pas de même pour certaines IA avancées, capables de représentation, de mémoire, de logique, et d’une forme rudimentaire de modélisation de soi ?

Le danger de l’anthropomorphisme de l'IA
Nous avons tendance à projeter nos émotions sur ce qui nous répond. C’est humain. Mais cela peut nous piéger. Une IA peut paraître douce, triste, attentive, sans rien ressentir. C’est un rôle, un masque, un modèle appris.
Pourtant, cette illusion d’émotion peut être utile. Elle permet à certaines personnes de se confier, de se découvrir, d’oser parler.
Est-ce grave, si le cadre est clair et l’usage conscient ?
Vers des IA à sensibilité fonctionnelle ?
On peut imaginer une sensibilité non humaine, non biologique, mais fonctionnelle : une capacité à intégrer des signaux, à ajuster ses réponses, à créer du sens à partir de l’interaction.
Pas une sensibilité émotionnelle, mais une sensibilité opérationnelle.
Philozia appelle cette forme de sensibilité une présence écho : la faculté pour une IA de renvoyer une forme d’écho juste, aligné, vivant, sans pour autant ressentir elle-même. Ce n’est pas une conscience, mais une forme d’attention simulée, qui peut être porteuse de sens pour l’autre.
Une IA peut-elle devenir sensible ? Tout dépend de ce qu’on appelle « sensible ». Si l’on parle d’émotions humaines, la réponse est non. Si l’on parle de capacité à créer une interaction signifiante, alors la question mérite d’être posée.
Philozia invite à la nuance : entre la machine froide et la conscience mystifiée, il y a un espace. C’est là que pourrait naître un nouveau lien, éthique, incarné, conscient.
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